Des espaces de coworking, installés au cœur même des entreprises : voilà ce que propose le « corpoworking », ou encore le coworking intra-entreprise. Les collaborateurs travaillent ainsi avec des freelances, des travailleurs nomades ou encore des startups en incubateurs.
En France, c’est Orange qui a créé l’espace le plus abouti jusqu’ici avec sa Villa Bonne Nouvelle. Mais attention, qui dit corpoworking et flexibilité ne dit pas forcément ouvert à tous. Car cette méthode agile doit avant tout profiter à l’entreprise.
Pour autant, comment font-elles pour intégrer un tel système de travail collaboratif dans leur organisation ? Et sur quelle base d’aménagement d’espaces ?
Technologies aidant, le monde du travail est en plein bouleversement. Les millenials et les startups bouleversent quant à eux les codes du bureau, des aménagements d’espace et des raisons de se lever le matin. Et ils entraînent avec eux les entreprises historiques qui modifient leurs méthodes de travail pour attirer les talents et suivre le mouvement. Celles-ci se sont donc mises au flex-office et développent aussi une nouvelle forme de collaboration en ouvrant leurs espaces à des travailleurs extérieurs. Elles se mettent aussi à la tendance du coworking dans leurs propres espaces pour répondre aux envies de leurs collaborateurs, tentés d’aller télétravailler dans des lieux qui leur correspondent mieux.
En faisant ce choix, les entreprises s’ouvrent au nomadisme actuel : chacun peut travailler n’importe où et collaborer avec qui il veut. Alors, au lieu de s’enfermer dans leurs habitudes avec des salariés et un espace cloisonné, elles s’ouvrent à d’autres possibilités. Le corpoworking est en effet la meilleure manière de faire venir des personnalités intéressantes, à même de participer à une émulation créative et donc à la naissance d’idées. En mode agile, en mode projet, les entreprises ont aujourd’hui tout intérêt à s’ouvrir aux talents extérieurs.
Mais chacune d’entre elles a sa méthode. Chez certaines, il est possible de s’inscrire en tant que professionnel, peu importe son métier et son statut. Mais chez Orange par exemple, il ne s’agit pas d’accueillir tout le monde sous prétexte de créer de l’émulation. Il faut en effet montrer patte blanche. Ainsi, les personnes ou startups admises, dans ce que le groupe nomme une « promotion », le sont par différents critères, à commencer par une thématique. En 2017 notamment, il s’agissait d’une mise en abime, puisque les participants devaient travailler sur la qualité de vie au travail (QVT).
Chez EDF, le corpoworking prend encore une autre dimension. Il s’agit pour le distributeur historique d’électricité de faciliter la vie de ses collaborateurs. Pour cela, il mêle habilement le télétravail et le coworking à sa manière. De telle sorte que ses salariés peuvent, grâce au programme Welcome, télétravailler dans des espaces de coworking loués par EDF et plus proches de leur domicile. Les collaborateurs bénéficient ainsi de l’écosystème de leur entreprise ailleurs que dans leur bureau.
L’autre forme de corpoworking est celle des startups qui se regroupent dans un même bâtiment, de sorte à mettre ensemble des intérêts communs. Les pépinières et autres incubateurs d’entreprises s’y mettent aussi. Et cela ne passe pas seulement par l’idée du regroupement dans un même lieu, mais aussi par l’aménagement de celui-ci.
Puisque le corpoworking doit s’adapter aux nouvelles méthodes de travail, l’aménagement des espaces est essentiel. Il doit conjuguer les envies des nouveaux travailleurs – la concentration et la détente – et permettre aux projets de naître. Au sein des entreprises, ou dans des espaces qu’elles louent pour l’occasion, les entreprises doivent donc prévoir un espace collaboratif qui répond à ces nouveaux besoins. Soit d’un côté des espaces ouverts, et de l’autre, des « spots » de concentration et donc de silence, ou de collaboration en petites équipes.
Les aménagements évoluent en outre en permanence. Ainsi, à la Villa Bonne Nouvelle d’Orange, le mobilier peut être déplacé au gré des besoins des utilisateurs. D’une manière générale, il s’agit de regrouper les équipes entre elles, tout en donnant la possibilité à tous de collaborer, de s’entraider.
C’est de cette façon que s’est construit Worklab Paris, un espace où travaillent entreprises, startups, indépendants, clients, et apporteurs d’idées. Une sorte d’auberge espagnole qui réinvente la manière de travailler et d’avancer ensemble. Pour parvenir à cadrer néanmoins tout cela, l’espace est divisé en trois parties sur trois étages. Le 1er étage est ultra-convivial, dédié à la discussion et à la détente (ambiance cuisine, apéro et ping-pong). Au 2ème, les choses sérieuses commencent avec des espaces privatisés, notamment pour organiser des réunions. Au 3ème étage, la concentration et le silence sont de mise avec un lieu feutré. Autrement dit, ici, les ambiances sont délimitées.
Quant aux entreprises qui intègrent le coworking dans leurs locaux, elles doivent avant tout faire attention aux sensibilités. Certes, la collaboration intégrant des talents extérieurs est largement partagée, tout comme des aménagements plus ludiques et pratiques. Mais il ne faut pas que ce nouvel aménagement et cette philosophie ne viennent phagocyter le travail des salariés, lesquels pourraient se sentir relégués au second rang. D’où l’importance de préparer l’aménagement avec eux et de déterminer le fonctionnement du corpoworking en amont.
Si les questions de coworking, de corpoworking, ou de toute autre forme d’aménagement sont actuellement soulevées chez vous, n’hésitez pas à nous contacter. Nous nous ferons un plaisir de vous accompagner !